La galaxie d’Andromède vue par les égyptiens anciens

A gauche, un détail de la Stèle de la Dame Taperet – Louvre (Paris) représentant l’Œil d’Horus ; à droite, une astrophotographie de la galaxie d’Andromède (M31).

L’objet de cet article est de démontrer que la galaxie d’Andromède et l’Œil d’Horus des égyptiens anciens ne font qu’un. Pour se faire, une première datation obtenue en interprétant l’artéfact du Zodiaque de Dendérah montrera que la superposition d’une carte simulée du ciel de cet epoch fait coïncider ces deux éléments. Une fois que nous aurons fait remarquer que leurs apparences sont proches, nous obtiendrons une seconde datation en considérant que le site de Dendérah n’a pas été choisi au hasard mais qu’il y avait la volonté de voir passer l’Œil d’Horus au zénith. Une troisième epoch sera obtenue en nous intéressant à un élément particulier du Zodiaque. L’auteur conclura en constatant que ces epoch sont très proches et ne font que confirmer l’idée que la galaxie d’Andromède est l’Œil d’Horus des égyptiens anciens. 

Zodiaque de Dendérah

Un artéfact égyptien ancien, le Zodiaque de Dendérah, est exposé aujourd’hui au Louvre au plafond de la salle 12 bis du Pavillon Sully.

Fig. 1 : Zodiaque du temple d’Hathor à Dendérah – Louvre (Paris)

En double-cliquant sur cette vignette, vous aurez accès à une image de haute résolution permettant de zoomer sur les représentations des constellations et aux autres détails sculptés.

Cet artéfact est un bas-relief de l’Egypte antique représentant la voûte céleste divisée en constellations. Il a été découvert en 1798, dans la ville de Dendérah (au Nord de Louxor), dans le temple d’Hathor, pendant la Campagne d’Egypte dirigée par Napoléon. Dès sa découverte, de nombreux érudits l’ont étudié de différents points de vue, suivant différentes méthodes des plus farfelues au plus scientifiques. L’un des plus sérieux chercheurs est le célèbre physicien, astronome et mathématicien, Jean-Baptiste Biot. Il a décrit ses recherches et publié ses résultats dans Mémoire Sur Le Zodiaque Circulaire De Denderah [1].

Fig. 2 : Jean-Baptiste Biot (1774-1862)

Son travail, bien que fortement critiqué à l’époque, est du point de vue de l’auteur de cet article, le plus précis et le plus complet sur le sujet. D’ailleurs, les motivations de ces critiques étaient principalement dogmatiques sans de vrais argumentaires scientifiques.

Jean-Baptiste Biot a ainsi été le premier à interpréter ce Zodiaque comme étant une projection azimutale équidistante centrée sur le pôle nord de la voûte céleste antique. Il fournit même la méthode employée par les égyptiens anciens pour graver cet objet archéologique. Cette projection ne dépend pas d’un site particulier sur Terre.

En partant du centre du disque pour aller vers l’extérieur, Jean-Baptiste Biot découvre les constellations circumpolaires de l’hémisphère nord puis les constellations du zodiaque (e.g. Bélier, Taureau, Poissons). Sur le bord du disque, il identifie quelques étoiles (e.g. Aldébaran, Fomalhaut, Achernar), des amas stellaires (e.g. Hyades, Pléiades) ainsi que quelques constellations australes (e.g. Eridan). Toutefois, la périphérie du disque aurait dû rester vierge. En effet, la plupart des constellations de l’hémisphère Sud (e.g. Eridan, Croix du Sud, la Mouche) sont inconnues des égyptiens antiques, mais ce n’est pas ce que l’on constate.

Des conventions différentes de représentation ont été utilisées dans la réalisation de cet artéfact ce qui en complique sa lecture. Certains objets ne sont pas toujours en place, le sculpteur ayant probablement rencontré des difficultés à placer toute ce qu’il souhaitait y mettre. Sur le pourtour, Jean-Baptiste Biot suppose, sans démonstration, que l’on peut retrouver les informations données dans un almanach perpétuel.

La première démarche de l’auteur a été de reprendre les travaux sous l’éclairage des connaissances et avec les outils modernes.

Précisons que Jean-Baptiste Biot a instruit lui-même l’achat de cet artéfact en 1822 auprès du roi et a effectué sa réception pour le compte du roi comme de la France. C’est ce qui lui a permis de jouir à loisir durant des mois de l’artéfact et d’en prendre toutes les mesures avec la précision qu’on lui connait. Malheureusement, toutes ces mesures ne sont pas annexées à son mémoire.

Sans accès direct à l’artéfact aujourd’hui fixé au plafond d’un détour du couloir au Louvre, j’ai bénéficié du remarquable travail d’Alexandre (A.N.K.) de reconstruction d’une mosaïque de clichés photographiques fournissant ainsi une image de grande résolution (Fig. 3). L’image est quelque peu déformée ce qui limite la prise de mesures précises mais néanmoins elle reste un support très utile à bien des égards.

Une datation

Sans rentrer dans les détails, Jean-Baptiste Biot estime la datation du contenu du Zodiaque de Dendérah vers 716 BCE (Before Common Era) +/-165 ans.

En l’état de mes recherches, le calcul de l’auteur donne plutôt la date de 665 BCE +/- 165 ans. Cet écart est lié à une erreur d’interprétation de la position de l’étoile Fomalhaut que Biot reconnait par ailleurs. Ce fait met en avant l’inconstance des conventions prises par le concepteur du Zodiaque en fonction des difficultés qu’il pouvait rencontrer.

Projection numérique

Connaissant l’époque à laquelle la carte a été établie, il est possible de calculer l’ensemble du ciel, d’en effectuer la même projection afin de la superposer à cette photographie de haute résolution. C’est ce qu’a fait en son temps Jean-Baptiste Biot dans des conditions bien moins favorables. La projection numérique est réajustée par rotation en tenant compte des étoiles de référence (i.e. Scheat, Antarès, Arcturus, Fomalhaut corrigée). On considère que ce disque couvre bien tout le ciel du pôle Nord, au centre, en passant par l’équateur pour aller au pôle Sud, qui est représenté par le périmètre du disque.

Fig. 3 : Projection numérique du ciel étoilé de 650 BCE superposé au Zodiaque de Dendérah.

Après ajustement des quatre étoiles guides, les étoiles limitant les constellations se placent généralement au bon endroit.
Les étoiles guides se placent à moins de 2° des étoiles gravées. Jean-Baptiste Biot a calculé la probabilité qu’une telle configuration de ces 4 étoiles soit du au hasard. Elle est d’une chance sur 1,5 milliard soit 75 fois moins de chance que de gagner au Loto (probabilités) !

Au catalogue des étoiles calculées, nous avons ajouté un des objets non stellaire des plus brillants de l’hémisphère nord, la galaxie d’Andromède (M31, Fig. 3). Elle coïncide avec un élément particulier du Zodiaque : un disque comprenant une inscription représentant l’Œil d’Horus.

Fig. 4 : L’Œil d’Horus : de gauche à droite, le détail du Zodiaque de Dendérah, la mise en évidence du relief par un tracé, l’interprétation d’Alexandre (A.N.K.).

Jean-Baptiste Biot ne l’a probablement pas constaté car les cartes stellaires de l’époque identifiaient uniquement la position des étoiles en omettant tous les objets nébuleux néanmoins répertoriés par Messier dans son catalogue éponyme édité dés 1774.

A remarquer qu’Henri-Simon Leprince dans son essai sur le Zodiaque de 1822 “voit un disque dans lequel est un oeil“.

Œil d’Horus

Selon la croyance populaire, l’Œil d’Horus, connu aussi sous le nom d’Oudjat, est un symbole protecteur utilisé depuis des millénaires par les égyptiens antiques, et aujourd’hui encore à travers le monde.

Fig. 5 : L’Œil d’Horus, détail d’une représentation sculptée et peinte sur le plafond de la salle hypophyse du temple d’Hathor à Dendérah (Egypte).

Selon les égyptologues, le mythe égyptien raconte qu’Horus a perdu l’œil gauche lors d’un combat. Cet œil fût ensuite découpé en six fragments jetés dans le Nil. Seuls cinq ont été repêchés, le sixième ayant été remplacé par une particule divine. Rendant à Horus son intégrité, cet œil magique, l’œil Oudjat lui permet de voir au delà du visible.

D’autres interprétations existent comme celle qui relierait cet Œil à celui de Ré le Soleil selon le célèbre cartouche de Ramsès. Le soleil y est représenté par un cercle avec un point en son centre.

Observation visuelle d’Andromède

Pour ceux qui ne contemplent pas le ciel, il faut savoir que la galaxie d’Andromède a la particularité d’être visible à l’œil nu dés que le ciel est bien transparent, et d’autant plus si il est dépourvu de pollution lumineuse. Ce que l’on observe s’éloigne beaucoup des beaux clichés que nous connaissons. Elle s’offre à nous comme une forme ovale et laiteuse. Elle ne se révèle guère mieux en vision indirecte.

Fig. 6 : Comparaison de la taille apparente de la galaxie d’Andromède avec celle de la Lune (image composée).

La taille apparente de cette galaxie couvre plus de six pleines Lune (Fig. 6) ! Ce cliché amateur révèle la grande dynamique lumineuse de cette galaxie qui est ici saturée (tout blanc) au niveau du bulbe, du noyau central pour utiliser un terme plus commun, sans pour autant dévoiler l’intégralité de son étendue. Bien sûr, jamais vous ne pourrez voir cela dans le ciel, la galaxie ne se dévoilant vraiment que sur des clichés photographiques et la Lune ne s’approchant jamais autant de celle-ci.

Ce que l’on observe à l’œil nu de la galaxie ce n’est pas son entièreté mais juste une partie du bulbe la partie de loin la plus brillante de l’objet.

Ces précisions sont nécessaires pour ceux qui n’ont jamais observé le ciel ou qui ont une mauvaise vue, comme c’est le cas d’un professeur des écoles retraité administrateur sur Wikipédia ! Cette galaxie est belle et bien visible dans le ciel à l’œil nu mais pour la voir, cela se mérite. D’ailleurs, comment un astronome horloger perse du nom d’Al-Soufi (903-986) aurait-il pu l’observer sans instrument ?

Précisons qu’avec son climat sec, les observations visuelles de cette galaxie à Dendérah sont facilitées à l’époque antique.

La relation entre cette galaxie et l’Œil d’Horus ne s’arrête pas là.

Un œil au lever de la galaxie

L’auteur de cet article fait remarquer que lorsque la galaxie se lève à l’Est, elle se présente sous sa forme ovale mais en posant sa plus grande longueur sur l’horizon. Il est alors aisé d’associer cet ovale laiteux au blanc d’un œil qui scruterait la Terre.

Fig. 7 : L’orientation de la galaxie d’Andromède (M31) au lever depuis Dendérah en 650 BCE et 2022 ACE (After Common Era) – SkySafari

De nos jours, cette galaxie se présente plus à l’horizontal. Cette tâche ovale laiteuse inclinée à l’époque antique ferait même écho au mythe qui précise que l’œil magique, l’œil Oudjat, est un œil gauche.

Un œil pour vous protéger

Dans sa course journalière (diurne ou nocturne) dans le ciel, la galaxie d’Andromède se lève à l’est, passe au méridien puis redescend pour se coucher à l’ouest. Ce passage au méridien correspond à l’instant où l’objet est au plus haut dans le ciel lorsqu’il franchit un axe imaginaire nord-sud. Il se trouve qu’à Dendérah en 650 BCE, la galaxie passe tout près du zénith.

Dit autrement, si un égyptien ancien avait voulu construire un temple où cette galaxie qui représente l’Œil d’Horus passe au zénith de Dendérah, il aurait fallu le construire en 763 BCE +/- 50 ans.

Pour une époque plus éloignée, il aurait du la construire plus au Sud ; pour une époque plus récente, il aurait du la construire plus au Nord (Fig. 8a et 8b). 

Fig. 8a : Passage au méridien de la galaxie d’Andromède à Dendérah en 763 BCE, 650 BCE et 2022 ACE – SkySafari

  Fig. 8b : Passage au méridien de la galaxie d’Andromède, ici colorée en rouge, le 15 juillet 763 BCE à différentes latitudes (de gauche à droite) :
– Tromso : 69°N, la galaxie se trouve à 46° en altitude vers le sud ;
– Paris : 49°N, la galaxie se trouve à 67° en altitude vers le sud ;
– Dendérah : 26°N, la galaxie se trouve à 90° en altitude, ce qui coïncide avec le zénith du lieu ;
– Rio de Janeiro 23°S, la galaxie se trouve à 41° en altitude vers le nord ; et
– Le Cap 34°S, la galaxie se trouve à 30° en altitude vers le nord.
L’heure du passage du méridien dépend de la longitude du lieu.
En bas, N, le nord géographique du lieu ; au centre, le zénith du lieu ; en haut, le sud géographique du lieu ; PNC, le pôle nord céleste ; PNE, le pôle nord écliptique.
Toutes ces images sont produites avec SkySafari.

 

Le Silphium, de l’or végétal.

Lors de sa description minutieuse du Zodiaque, Jean-Baptiste Biot tient à préciser que l’étoile Antarès du Scorpion est représentée par un cœur et non un vase ! En faisant jouer la lumière sur le relief de cet artéfact, il a pu mieux en déceler la forme que quiconque. Le nom arabe d’Antarès signifie le cœur du scorpion, une dénomination qui semble avoir des origines beaucoup plus anciennes d’après Gwyneth Heuter [2] : Is from the Greek anti-Ares – “against Mars” because of its red colour and its proximity to the ecliptic. Both early and late Arabic give it as qalb al-‘aqrab -“scorpion’s heart”. […] The language of the Arabs reveals that these people are descended from the same people who gave us the Akkadians, Assyrians and Babylonians. […] mulGAB GIR-TAB (“scorpion’s breast”) in Sumero-Akkadlan.

Comme il est communément admis que ce symbole vient du Moyen-Age, ce fût une source nouvelle de critique. Sauf qu’aujourd’hui nous savons que ce symbole est bien plus ancien et une plante va nous aider à le prouver.

Le Silphium était une plante sauvage et annuelle, poussant exclusivement dans le nord-est de la Libye sur les flancs montagneux près de Cyrène. Cette plante avait de nombreuses vertus dont celle d’être un contraceptif féminin puissant. Cette plante déjà fort connue et appréciée en Égypte a été rebaptisée par Battos Ier lorsqu’il l’a découverte en 631 BCE en fondant la colonie grecque de Cyrène. Plus qu’une simple plante, c’était de l’or végétal qui a fait la richesse de cette colonie dont de nombreuses pièces de monnaies nous sont parvenus.

Fig. 9 : Pièce de monnaie de la ville de Cyrène avec une représentation de Silphium.

Certaines représentent clairement un cœur, la forme que devait avoir le fruit, la gousse à graines ou la graine elle-même de cette plante. La datation de ces pièces est estimée autour de 550 BCE, nous faisant presque remonter à la création de la monnaie vers 650 BCE en mer Egée.

Fig. 10 : Pièces de Cyrène de gauche à droite : 495-475 BCE (BMC 35), 589-520 BCE (BMC 18), 480 BCE (Leu 33, 453) – d’autres pièces

Sans voir clairement le schéma qui se dégage de cela, nous ne pouvons que constater un lien entre ce symbole du cœur, venant d’une graine contraceptive, avec le scorpion en plaçant ce symbole pour identifier l’étoile la plus brillante de cette constellation dont le nom fait état du cœur de l’animal (en arabe) ou des seins (suméro-akkadien), cet animal qui en astrologie moderne est associé à l’amour et au sexe ! 

Fig. 11 : Une représentation du cœur, bien basse, dans la cathédrale de Montreale (Italie) construite en 1172-76 ACE.

Tout cela nous amène à nous conforter sur un epoh de 760 BCE même si il faudrait en toute logique poursuivre notre recherche afin de préciser à quand remonte l’usage de cette plante en Egypte antique.

XXIIe dynastie pharaonique dite Lybienne

Au cours de la XXIe dynastie, les libyens anciens s’implantent dans le Delta du Nil. Ils se retrouvent dans l’armée du pharaon mais aussi parmi les prêtres. C’est ce qui va faciliter l’accès au pouvoir du roi libyen Sheshonq Ier lors de la chute du dernier pharaon de cette dynastie, Psousennès II, commençant ainsi la XXIIe dynastie pharaonique dite libyenne (berbère) qui gouverna l’Egypte de 945 BCE à 715 BCE.

Les pharaons de cette dynastie se placeront sous la protection du dieu Amon et délégueront une partie de leurs pouvoirs aux Grands prêtres d’Amon à Thèbes où les temples apparaissent de plus en plus comme les médiateurs par excellence entre hommes et dieux. Les libyens s’assurent le soutient des clergés en respectant scrupuleusement les obligations religieuses traditionnelles du pouvoir royal et reprennent une politique monumentale en faveur des temples par la volonté de se rattacher à la grandeur ramesside.
Même si le pharaon Sheshonq V entreprit des travaux de construction pour asseoir sa légitimité, ce fût en vain. Son pouvoir s’amoindrit à tel point que trois autres cités états se formèrent en 747 BCE en plus de Tanis / Léontopolis : Héracléopolis, Hermopolis et Lycopolis. Cette fragmentation se poursuivit en faisant apparaître de multiples cités états mineurs à partir de 757 BCE. Au gré des conflits entre ces monarchies, les règnes se succèdent et font perdre définitivement le contrôle de la Haute-Egypte, sur laquelle les grands prêtres d’Amon conservent la main mise en se proclamant également pharaons.
À la même période, un pouvoir fort apparut en Nubie, le royaume de Kush, qui profite de l’instabilité en Égypte pour lancer une campagne de conquêtes. Avec la chute du pharaon Osorkon IV, c’est la fin de la XXIIe dynastie et le début de la XXVe dynastie pharaonique uniquement nubienne, de -744 à -656.

Au-delà du fait que cette occupation libyenne n’a pu que favoriser la diffusion de cette plante en Haute-Egypte, l’auteur constate aussi un renforcement du pouvoir des prêtres devenu pharaons tout particulièrement en Haute-Egypte avant l’invasion nubienne.

Conclusion

A travers cet article, l’auteur a ici obtenu différentes epoch émanant du Zodiaque comme du lieu de sa découverte à Dendérah.

  Fig. 12 : Différentes epoch obtenus avec leur marge d’erreur. La période A en vert correspond à celle obtenu par Jean-Baptiste Biot : 716 BCE +/- 165. La période B correspond à celle obtenu par l’auteur : 665 BCE +/- 165. La période C correspond à celle où la galaxie d’Andromède, alias l’Œil d’Horus, passe au zénith : 763 BCE +/- 50.  La création de la colonie grec Cyrène est postérieure à la diffusion du Silphium en Egypte puisque cette plante était déjà connue des libyens anciens.

 

Certains calculs pourraient être affinés si nous bénéficions de mesure de type Lidar sur cet artéfact afin d’avoir une représentation détaillée 3D de l’objet. Cela permettrait probablement aussi de trancher sur la nature précise de la représentation de l’étoile Antarès sur cet artéfact (vase ou cœur).

Ces trois epoch (Fig. 12) se recouvrent et pointent une epoch autour de 760 BCE +/- 50 ans. La discussion sur le Silphium semble ne pas aller à l’encontre de ça comme d’ailleurs les invasions libyennes que l’on peut considérer comme vecteur de diffusion de ce remède contraceptif.

En confirmant cette epoch, l’auteur met en avant l’importance de construire un temple, ou une chapelle sur un temple existant, en choisissant particulièrement le lieu afin de bénéficier de façon maximale de la protection de l’Œil d’Horus, le choix de ce lieu étant fixé par le passage au zénith de la galaxie d’Andromède ! Cette recherche d’une protection maximale aurait pu être dicté par les prêtres au vu de l’epoch chaotique au niveau géo-politique dans la région entre invasion libyenne puis nubienne sans parler des dissidences pharaoniques.

L’auteur fait remarquer que l’observation de cette galaxie devait être amélioré si on observait son passage au zénith à travers le trou présent au plafond de la seconde chapelle.

L’auteur vous propose de finir par un détail mural du temple de Dendérah (Fig. 13) illustrant clairement la mise en place d’une procession afin d’aller jusqu’à la chapelle pour bénéficier au maximum de la protection de l’Œil d’Horus.

  Fig. 13 : Détail d’une peinture murale du temple d’Hathor à Dendérah. La description que l’on trouve généralement sur ce détail est la suivante : Représentation des phases de la lune de gauche à droite avec les dieux Junit (nouvelle lune), Sopdet-Tjenenet (naissance), Hor-Behdeti, Hathor, Nephthys, Harsiese, Isis, Osiris, Nut, Geb, Tefnut, Schu, Atum et Month, avec l’œil de Ré sur la pleine lune devant le dieu Thoth. Si l’on maintient l’observation depuis le trou du plafond de la second chapelle, on constate qu’au cours de l’année, la Lune s’approche jusqu’à 4 degrés du zénith en hiver mais à 60 degrés au printemps… alors que la galaxie y est visible au zénith une fois dans la nuit pour quasiment la moitié des nuits de l’année !

 

Espérons que cet article vous donnera envie d’aller au Louvre pour vous émerveiller devant cet artéfact incroyable, le Zodiaque de Dendérah, à peine plus jeune que l’obélisque de la place de la Concorde à Paris.

Mise en garde

Au Louvre, le panneau explicatif associé à cet artéfact contient malheureusement de nombreuses erreurs comme celle de considérer cet Œil d’Horus comme une éclipse lunaire, de proposer une datation farfelue basée entre autre sur une éclipse totale qui n’a même pas eu lieu à Dendérah, une mauvaise orientation de l’artéfact, etc. Cela pourrait bien faire l’objet d’un autre article.

Remerciements

Merci à Alexandre (A.N.K.) pour nos nombreux échanges depuis 10 ans sur l’astronomie égyptienne et tout particulièrement sur le Zodiaque de Dendérah.

Merci à Jean-Pierre pour son aide précieuse dans la réécriture de cet article.

Références

[1] Le Mémoire Sur Le Zodiaque Circulaire De Denderah de Jean-Baptiste Biot accessible par ce lien ou disponible dans Plusieurs points de l’astronomie égyptienne appliquées aux monuments astronomiques d’Egypte, Hachette Livre, ISBN 2329483880

[2] « Star names — origins and misconceptions »Vistas in Astronomyvol. 29,‎ 1986, p. 237–251 (DOI 10.1016/0083-6656(86)90015-2), p. 243

Forum Histoire – Passion Histoire • Consulter le sujet – La XXII éme dynastie dite Lybienne (passion-histoire.net) comme Ancient Egypt – Dynasty XXII (narmer.pl), à décliner pour la XXIIIe, XXIV et XXV dynasties, les périodes de ces dynasties se recouvrant même.

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