En ce jour de Noël 2015, n’est-ce pas l’occasion de rechercher la maison du Père Noël ?
Bon, ok, pour un astronome, c’est plutôt la recherche du PNC qui est fondamental afin de faire une bonne MES.
Ce PNC correspond à un point “virtuel” de la voûte céleste vers lequel pointe l’axe Nord de la Terre. Ce point a la particularité de sembler immobile au cours de la nuit. La mise en station consiste ensuite à aligner un des axes de la mouture avec ce PNC. Un équivalent existe dans l’hémisphère Sud, c’est le Pole Sud Céleste ou PSC.
Etape 1 : Polaris
Actuellement, les humains ont la chance d’avoir une étoile visible à l’œil nu et proche de ce PNC. En l’occurrence, ils l’ont nommé, avec beaucoup d’imagination, Polaris. Cette étoile est de magnitude visuelle 2.0 ce qui fait d’elle la 48e étoile la plus lumineuse de tout le ciel. Mais comme son astérisme est peu lumineux, cela rend la tache difficile pour la retrouver sur la voute céleste. C’est pourquoi, une astuce a été mise au point afin de la trouver aisément.
Dans un premier temps, il faut retrouver le célèbre astérisme de la Grande Ourse immanquable à moins d’avoir une couche nuageuse.
Reste à prolonger l’axe Merak-Dubhe (cette dernière correspondant au bec verseur de la casserole) sur une longueur 5 fois plus grand que ce qui sépare ces étoiles. L’étoile polaire est alors l’étoile la plus visible dans cette zone.
De là, on peut estimer la qualité du ciel en retrouvant l’ensemble des étoiles de la Petite Ourse, la constellation qui accueille Polaris. Elle en est d’ailleurs l’étoile la plus brillante.
Une fois à Polaris, nous sommes à un peu près à 0,46° du PNC. Bien sur, pour moultes raisons tout cela évolue au cours du temps. En 2100, Polaris se retrouvera au plus près de son passage du PNC à 0,45° et ensuite s’en éloignera de plus en plus pour reprendre ce rôle dans 25.760ans. Ce cycle correspond grossièrement à une précession des équinoxes.
Etape 2 : de Polaris au PNC
Pour se rapprocher de PNC, plusieurs méthodes existent.
Une première approximation est de dire que PNC se situe à 0,5° de Polaris vers la Grande Ourse.
Une seconde approximation est de dire que PNC se situe à 0,46° de Polaris vers Kochab.
Cette méthode très rapide peut être utiliser avec une monture équatoriale afin de se conforter. En effet, à l’issue d’une MES, l’axe polaire de la monture doit coïncider avec Polaris et le tube portant les contrepoids doit coïncider avec la direction Polaris-Kochab.
Pour s’approcher encore au plus près du PNC, il faut maintenant utiliser une lunette.
Dans le cas de la MES, les astronomes utilisent généralement une petite lunette dite viseur polaire située dans l’axe polaire de leur monture équatoriale. Ces viseurs polaires sont marqués afin de faciliter le positionnement de l’axe de la monture.
Chauffe neurones :
Voici ce que l’on peut voir dans certains viseurs polaires.
Vous ne remarquez rien ?
Et si vous repreniez la carte associée à la première approximation… mais oui, bien sûr, la position des constellations est inversée. En effet, dans le viseur polaire, le PNC se trouve entre Polaris et Cassiopée… alors qu’on vient de dire qu’il est entre Polaris et la Grande Ourse (Big Dipper en anglais) !
Pouvez-vous me dire pourquoi ?
Qu’est-ce que l’on voit dans le viseur polaire ? Polaris, bien… et PNC, tout à fait.
Et pour les constellations ? Oui, on ne les voit pas dans le viseur, il faudrait une très courte focale pour voir en même temps les constellations de Cassiopée et de la Grande Ourse.
Que fait-on alors pour les voir ? On retire notre œil du viseur polaire pour faire cette vérification… à vue.
Vous l’aurez donc compris. Deux représentations sont disponibles dans le viseur polaire :
– une inversée concernant Polaris et PNC (la partie grossie), et
– une directe pour les constellations afin de vérifier le positionnement globale.
A travers d’autres articles, nous apprendrons à utiliser un viseur polaire de ce type mais aussi d’autre afin de se rapprocher au plus prés du PNC et de parfaire sa MES.